20 octobre 1903
Toute la matinée je me suis occupée des travaux du
ménage. L’après-midi, j’ai eu la visite de Louise Lagarde, Gaby, Louise Cabanis
et Antonin C. Mme Sales est venue se joindre à nous. Nous avons fait de la
photographie. C’est A. qui remplissait les fonctions de photographe. Cette fois
au moins, il remplissait vraiment son rôle ; il le faisait « à la
pause ».
J’ai effeuillé une pâquerette offerte par Gaby ;
elle m’a répondu : tendrement. Il en a effeuillé une à son tour ;
elle lui a répondu : à la folie. Je ne sais si cette fleurette a été
franche en ce qui le concerne, mais quant à mes sentiments personnels elle
s’est bien trompée !
La danse et les petits jeux ont achevé de nous
divertir.
Le soir, lorsqu’ils sont partis j’ai pu me dire :
encore une agréable journée de passée. Et maintenant, à quand ? Le soir,
nous avons gardé Mme Sales pour souper. A 10 heures, nous avons été la ramener
chez elle.
21 octobre 1903
Matinée occupée. Après-midi très agréable passée au
couvent. Quelles heures agréables j’ai passées dans ce cher asile ! Quel
calme s’est fait dans mon pauvre cœur ! J’avais besoin de quelques mots de
mes bonnes mères pour me le remettre en place. Ah ! Si je pouvais y
retourner, que je serais heureuse ! Qui sait si un jour je ne serai pas
appelée à y passer ma vie ? Oh ! Mon Dieu ! Que votre Sainte
volonté soit faite !
22 octobre 1903
Journée occupée physiquement et moralement. Mon Dieu
je vous en prie, ne nous laissez pas sombrer ; venez à notre
secours ; nous n’avons plus d’espoir qu’en vous ! Faites de moi ce
que vous voudrez, mais bénissez mes chers parents, rendez-les heureux !
Cœur de Jésus, ô Marie, ma mère, vous êtes mon seul espoir ; c’est en vous
que je place toute ma confiance ; je sais qu’avec vous je ne risque rien.
Père éternel, je vous demande, au nom de Jésus-Christ votre divin Fils, et de Marie son auguste
mère la grâce de nous sortir d’embarras sans avoir besoin de vendre notre chère
campagne. Pensez au déchirement de votre cœur lorsque vous avez été obligés de
fuir en Egypte ! Alors, vous comprendrez ce que nous souffrons. Encore une
fois, mon Dieu, ne nous abandonnez pas ! Pitié !
Henriette explique peu les causes de ses tourments... On voit que la vente éventuelle de la campagne d'Arnet, sa maison, lui fend le coeur... Ses parents sont viticulteurs et ont probablement été victimes du mildiou mais ce ne sont que des conjectures.
Sur la photo : Henriette (en noir) et Claire
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