dimanche 11 janvier 2015

Journal d'Henriette 20-22 octobre 1903

20 octobre 1903

Toute la matinée je me suis occupée des travaux du ménage. L’après-midi, j’ai eu la visite de Louise Lagarde, Gaby, Louise Cabanis et Antonin C. Mme Sales est venue se joindre à nous. Nous avons fait de la photographie. C’est A. qui remplissait les fonctions de photographe. Cette fois au moins, il remplissait vraiment son rôle ; il le faisait « à la pause ».
J’ai effeuillé une pâquerette offerte par Gaby ; elle m’a répondu : tendrement. Il en a effeuillé une à son tour ; elle lui a répondu : à la folie. Je ne sais si cette fleurette a été franche en ce qui le concerne, mais quant à mes sentiments personnels elle s’est bien trompée !
La danse et les petits jeux ont achevé de nous divertir.
Le soir, lorsqu’ils sont partis j’ai pu me dire : encore une agréable journée de passée. Et maintenant, à quand ? Le soir, nous avons gardé Mme Sales pour souper. A 10 heures, nous avons été la ramener chez elle.

21 octobre 1903

Matinée occupée. Après-midi très agréable passée au couvent. Quelles heures agréables j’ai passées dans ce cher asile ! Quel calme s’est fait dans mon pauvre cœur ! J’avais besoin de quelques mots de mes bonnes mères pour me le remettre en place. Ah ! Si je pouvais y retourner, que je serais heureuse ! Qui sait si un jour je ne serai pas appelée à y passer ma vie ? Oh ! Mon Dieu ! Que votre Sainte volonté soit faite !

22 octobre 1903

Journée occupée physiquement et moralement. Mon Dieu je vous en prie, ne nous laissez pas sombrer ; venez à notre secours ; nous n’avons plus d’espoir qu’en vous ! Faites de moi ce que vous voudrez, mais bénissez mes chers parents, rendez-les heureux ! Cœur de Jésus, ô Marie, ma mère, vous êtes mon seul espoir ; c’est en vous que je place toute ma confiance ; je sais qu’avec vous je ne risque rien. Père éternel, je vous demande, au nom de Jésus-Christ  votre divin Fils, et de Marie son auguste mère la grâce de nous sortir d’embarras sans avoir besoin de vendre notre chère campagne. Pensez au déchirement de votre cœur lorsque vous avez été obligés de fuir en Egypte ! Alors, vous comprendrez ce que nous souffrons. Encore une fois, mon Dieu, ne nous abandonnez pas ! Pitié !


Henriette explique peu les causes de ses tourments... On voit que la vente éventuelle de la campagne d'Arnet, sa maison, lui fend le coeur... Ses parents sont viticulteurs et ont probablement été victimes du mildiou mais ce ne sont que des conjectures. 
Sur la photo : Henriette (en noir) et Claire


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